À Monsieur Julien Denormandie, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation

Monsieur le Ministre,

En ce qui me concerne, ancien cavalier amateur, on m’avait appris qu'en arrivant avec son cheval à la halte du soir, on devait d’abord s’occuper du bien-être de son cheval avant de s’occuper de soi-même. Cela était progressivement devenu un automatisme et une évidence.
Aussi, ce samedi 6 février 2021, sur la chaîne LCP à 10h35, lorsque je vous entends dire : "Le bien-être de l’animal passe d’abord par le bien-être de l’éleveur », je suis stupéfait.


Je me demande alors ce qui a pu modifier la croyance et le discours d’un ministre par rapport à ce que j’avais appris et vécu il y a 35 ans. Et effectivement beaucoup d’agro-éleveurs sont passés, comme votre ministère, de la considération que nous avions envers "l'Animal", au désintérêt que vous exprimez envers un "produit agricole".
Je pense cependant que vous faites erreur en allant dans ce sens, quoique je comprenne la difficulté à gérer ce que les psychologues appellent le "paradoxe de la viande".
Il me semblerait cependant judicieux de rappeler à ces agro-éleveurs qu’ils sont en contact avec des "êtres vivants doués de sensibilité", avant d’être en contact avec des « biens de consommations à mettre en rayons ». Cela devrait permettre la résolution de beaucoup de "mal-être", chez les agro-éleveurs comme chez les citoyens lambda.
J’espère que le droit animalier rentrera un jour suffisamment dans votre ministère actuel pour qu'il devienne ce qu'on en espère..
Tel est le rôle de notre association : asso-adda.org.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de toute notre considération attentive.

Christian Razeau
Secretaire général de l’A.D.D.A.

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